La tête en bas

Le week-end dernier, à Reims. J'ai l'impression d'étouffer sous mon harnais. J'essaie de garder le sourire, mais la peur me tenaille. Ce qui est normal. Après tout, je suis dans un aéroclub, attaché au siège d'un petit appareil doté d'une bonne maniabilité. Et je vais vivre dans un instant une session d'acrobaties aériennes. Cela faisait un moment que cela me tentait, et que j'entretenais ce rêve en salivant devant des vidéos sur YouTube. Mais bien sûr, il y a une légère différence entre regarder ça depuis son fauteuil et le vivre depuis le siège d'un avion. Gabriel, un spécialiste de la voltige qui va être mon pilote pour ce vol, m'avertit qu'on va quitter le plancher des vaches. L'appareil tousse puis fait un vacarme assourdissant, et ce en dépit du casque. Puis l'avion file sur la piste et l'on décolle sans problème. Après nous avoir fait prendre de l'altitude, Gabriel m'informe soudain qu'on va commencer la voltige. Ca commence fort, car il ouvre les festivités avec un immelmann. J'en ai aussitôt le souffle coupé. Les sensations sont plutôt violentes ! Mais ce n'était que le coup d'envoi. Gabriel poursuit sans attendre avec plusieurs tonneaux dont je ressors en sueur. Une seconde de pause à peine, puis on enchaîne. L'expérience est rude. A tel point que je dois parfois me contracter pour éviter le voile noir. C'est qu'à certains moments, je dois endurer 5G : je pèse alors cinq fois plus lourd que dans ma vie d'en bas. Autant vous dire que c'est raide. Tout s'enchaîne à un tel rythme que même les points de repère les plus simples ont disparu : le sol et l'espace tournent à n'en plus finir tout autour de nous. Mais même pendant les acrobaties les plus insensées, je me sens bien. C'est que je sais que le pilote ne fait pas n'importe quoi. Dix minutes plus tard, il est déjà temps de regagner le tarmac. C'était peu, mais au final, je suis content qu'on en reste là : à la sortie de l'appareil, je suis complètement courbatu et j'ai un début de vertige. Malgré ça, je suis heureux. Ce moment était un pur moment de bonheur. Si vous envisagez de tenter l'expérience, soyez tout de même bien conscients que c'est une expérience extrême. Si le pilote ajuste sa manière de voler selon les attentes du passager, il n'en reste pas moins que ce n'est pas adapté à tout le monde. D'ailleurs, la passagère qui m'a précédé semble n'avoir pas du tout apprécié l'expérience. Je vous mets en lien le site par lequel je suis passé pour cette séance de voltige à Reims, si vous voulez en savoir plus. Plus d'information sur cette session de voltige en avion à Reims en cliquant sur le site de l'organisateur.